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«La Suisse conserve son attrait économique, mais doit veiller à aller plus vite»

Troisième du classement annuel sur la compétitivité mondiale, la Suisse constitue toujours une place de choix pour le développement des affaires.
July 2020

Une attractivité qu’il s’agit cependant d’entretenir et d’accroître activement, notamment en travaillant sur un des principaux points faibles du pays : sa lenteur. Arturo Bris, Professeur de Finance et Directeur du World Competitiveness Center au sein de l’IMD, nous explique ces enjeux.

Appréciée pour sa stabilité politique et sociale ainsi que pour la solidité de son cadre juridique, la Suisse continue d’attirer grandes entreprises et talents de haut vol. Sur la troisième marche du podium en matière de compétitivité sur la scène internationale, le pays bénéficie d’une situation unique au sein de la place européenne. Explications avec le Professeur Arturo Bris.

Expliquez-nous quels sont les principaux atouts de la place helvétique lorsqu’il s’agit d’attractivité économique.

La Suisse continue de pouvoir générer une importante prospérité économique, notamment en raison de la stabilité de son système politique et social. La confiance qu’inspire ses différentes institutions légales et juridiques joue par ailleurs clairement en sa faveur. La qualité de vie et la force des institutions qui sont engagées dans le financement de projets entrepreneuriaux représentent des points forts supplémentaires.

Que dire de la place de la Suisse par rapport aux pays du TOP 5 de ce classement?

Après Singapour et le Danemark, la Suisse devance les Pays-Bas et Hong Kong. Différents éléments importants sont à relever. Déjà, on relèvera le fait qu’un trio européen constitué par des démocraties se trouve entre deux places historiquement dirigées par des régimes politiques autoritaires. Par rapport à Hong Kong, qui occupait la première place il y a trois ans, relevons encore que les troubles politiques actuels vont faire chuter lourdement ce pays durant les prochaines années. Et pour revenir à la Suisse, sa place unique en Europe lui permet de bénéficier des atouts et des forces de l’Union européenne, sans cependant devoir en assumer les coûts et les inconvénients.

Quels sont selon vous les profils types des entreprises qui sont attirées par la place helvétique?

Plus que des profils types, je relèverais surtout deux attraits principaux propres à la Suisse. D’une part, les entreprises de tout type et de toute industrie rejoignent la Suisse pour sa stabilité politique, sociale et juridique. Et d’autre part, la Suisse représente une place incontournable qui attire les talents du monde entier. Ces derniers recherchant particulièrement la qualité de vie propre au pays.

Et quels sont les principaux défis qui attendent la Suisse durant ces prochaines années si elle veut pouvoir conserver son attrait sur la scène internationale?

Pour la décennie à venir, la transformation digitale représente clairement un des plus importants challenges de l’économie. Et cela quel que soit le secteur d’activité en question. Dans ce cadre, je dirais que la Suisse doit parvenir à se défaire de la lenteur avec laquelle elle opère souvent. Une lenteur qui peut, selon les cas, représenter un atout, notamment en termes de prudence. Mais en considérant la rapidité avec laquelle les places concurrentes avancent sur ces questions liées à la transition numérique, il est essentiel que la Suisse aille plus vite. Qu’il s’agisse de l’Asie, notamment avec Singapour, ou encore de certains hubs des technologies digitales situés en Europe de l’Est, la course numérique va encore s’accélérer et la Suisse doit pouvoir jouer sa carte dans ce domaine.